Que veut dire regarder ?
Pas seulement avec ses yeux, d’ailleurs, mais regarder avec ses entrailles, avec son cœur, avec ses oreilles aussi, et ne pas encombrer son regard.
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Il faut savoir aussi faire un peu le vide. Se laisser envahir par l’autre.
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D’ailleurs, c’est ce que fait le comédien ou la comédienne. Une vraie comédienne, c’est quelqu’un qui sait se laisser envahir par l’autre.
A la fois par la personne qu’elle ou qu’il est censé incarner, et et aussi par l’autre qui est en scène avec lui, en face, par le partenaire comme on dit.
Donc c’est se laisser faire.
Bien sûr, après, il y a des reprises d’initiatives, il y a des réactions, des échanges.
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Les langages enrichissent la réalité
La maîtrise d’un nouveau langage donne à celui qui le possède une manière nouvelle d’appréhender la réalité et de transmettre ce savoir aux autres.
Chaque langage est absolument irremplaçable. Tous les langages s’enrichissent les uns les autres pour donner du réel le savoir le plus parfait et le plus ample. »
Augusto BOAL
Théâtre de l’opprimé.
Editions la découverte
A quoi sert l’art ?
« Je doutai de l’art. A quoi sert-il ?
Si c’est pour divertir des personnes qui ont peur de se réveiller, il ne m’intéresse pas.
Si c’est un moyen de triompher sur le plan économique, il ne m’intéresse pas.
Si c’est une activité adoptée par mon ego pour s’encenser, cela ne m’intéresse pas.
Si je dois être le bouffon de ceux qui ont le pouvoir, qui empoisonnent la planète et affament des millions de gens, il ne m’intéresse pas.
Quelle est donc la finalité de l’art ?
Après une crise si profonde qu’elle me conduisit à penser au suicide, j’arrivai à la conclusion que la finalité de l’art était de guérir. »
Alexandro Jodorowsky, La danse de la réalité, Albin Michel
Etre ou ne pas être… masqué
Le Topèng
est un art balinais de représentation. Il peut avoir une fonction rituelle ou servir de divertissement. Il fait le portrait de la société et de ses idéologies.
Théâtre et danse.
Les acteurs sont masqués et incarnent des personnages ou des archétypes de la société ancestrale balinaise : la hiérarchie féodale.
Ce que nous appelons danse ou théâtre est une seule et même chose dans les traditions classiques à Bali, c’est solah, qui veut dire “comportement “, c’est-à-dire qu’un autre vient et agit par le corps de l’acteur.
Ne pas être dans l’”ego”.
La règle est la dépersonnalisation de l’acteur. Sa personne ne doit absolument pas transparaître, il doit savoir être absent, ou vide, pour laisser entrer l’Autre, le personnage : l’ancêtre ou l’archétype, le modèle positif ou négatif.
Extraits d’un article de Catherine Basset.